04 janv. 2010 - 17:02
par Claire Fages, jeudi 31 décembre 2009
Les trois géants du minerai de fer, Vale, Rio Tinto, et BHP Billiton sont en position de force pour renégocier le prix du contrat annuel de fer avec la Chine, celui qui s’appliquera à partir du 1er avril 2010.
Pékin n’a pas tellement envie de reproduire une bourde qui lui a coûté cher cette année. Trop gourmande, alors que le prix du fer était au plus bas, l’Association chinoise du fer et de l’acier avait refusé de se contenter de la baisse de 33% consentie par les grands groupes miniers.
En claquant la porte des négociations, en mai dernier, elle a condamné les grands sidérurgistes chinois à acheter le minerai de fer sur le marché spot, au comptant. Or le prix du minerai, qui était au sous-sol lors de ces négociations du premier trimestre 2009, a ensuite rejoint les cimes : de 59 dollars la tonne, en mars, il a dépassé les 110 dollars il y a deux jours ! Résultat, les aciéristes chinois ont dû payer leur minerai de fer deux fois plus cher que les industriels concurrents de Corée du Sud, du Japon et de Taiwan, qui avaient paraphé le contrat annuel.
Or la Chine continue à consommer du fer à tout va pour réaliser ses grands travaux. Son propre minerai de fer n’étant pas de très bonne qualité, la Chine est devenue dépendante des importations à 70%, contre 50% l’an dernier. Au point que le 25 décembre 2009, les cargaisons de minerai causaient des embouteillages dans les ports chinois ! L’an prochain, avec une croissance revue à la hausse qui devrait propulser le pays deuxième économie mondiale, à la place du Japon, les importations de fer devraient atteindre des records.
En attendant que la Chine accède directement au minerai de fer chilien, un projet gigantesque de son groupe minier Minmetals, elle devra en 2010 composer avec les trois fournisseurs incontournables, le brésilien Vale, et les deux anglo-australiens Rio Tinto et BHP Billiton, qui ont projeté d’augmenter de 20 à 30% leur tarif annuel.