L'Asie redonne un peu d'éternité au diamant

Pour le marché du diamant la question est non pas de savoir quand aura lieu la reprise mais où estime l’un des pontes de la De Beers. Réponse à la rubrique faits divers…

Cette question a été posée la semaine dernière à Londres, lors du dîner annuel des sightholders de la De Beers. Les sightholders, ceux qui ont « le droit de voir » sont les clients triés sur le volet de la toute puissante compagnie sud-africaine. Ils ont le privilège de participer à la dizaine de ventes organisées chaque année par le producteur de diamant.
 
La réponse qui n’est pas précisée dans le communiqué de la De Beers est pourtant bien connue par la société. C’est désormais à l’est que se joue l’avenir du diamant. Entre l’Inde et la Chine comme le raconte à sa façon la chronique des faits divers de l’empire du milieu. Début janvier une cinquantaine de personnes impliquées dans un trafic de diamant ont été arrêtées en Chine. Parmi eux, 21 négociants originaires du Gujarat, la province phare de l’Inde pour le commerce des cailloux. Certains d’entre eux seraient les interlocuteurs de la DTC, la Diamond Trading Company, l’organe commercial de la De Beers.
 
En 2009 la Chine a supplanté le Japon à la deuxième place du palmarès des plus grands consommateurs de diamants, tout juste derrière les Etats-Unis qui sont encore déterminants pour l’évolution à court terme du marché.
 
Quant à l’Inde, elle pousse chaque jour son avantage un peu plus loin. La récente visite au Botswana du premier ministre indien a été précédée de rumeurs rapportées par la presse indienne. New Delhi chercherait à acheter directement les pierres brutes auprès du Botswana sans passer par la case « De Beers » qui est encore l’incontournable partenaire du producteur africain. L’information a été rapidement démentie mais c’est un avertissement à prendre au sérieux : le Botswana a tout à gagner à s’affranchir de la tutelle du producteur historique de caillou, et il doit justement revoir avant la fin 2010 les accords qui les lient.