Le prix du fer baissera au moins d'un tiers

 

Après 6 ans de hausses exponentielles, le prix du fer baisse enfin en 2009. Les sidérurgistes japonais se sont mis d’accord avec leur fournisseur australien pour une réduction des prix de 33%. Mais d’autres sidérurgistes espèrent une baisse plus importante.

 

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Cette année la négociation sur le prix du fer n’est plus un marathon mais un feuilleton aux multiples rebondissements. En temps ordinaire une fois qu’un accord est trouvé entre un sidérurgiste et son fournisseur, les autres parties s’alignent. Les discussions se terminent si tout va bien avant le premier avril, date à laquelle entre en vigueur le nouveau prix du minerai. Mais cette belle mécanique est visiblement cassée.

 

Le calendrier est amplement dépassé et l’accord qui a été annoncé hier entre Nippon Steel et Rio Tinto est rejeté par d’autres sidérurgistes. Les Coréens de Posco, les Allemands de ThyssenKrup et surtout les Chinois de Baosteel se sont empressés de déclarer qu’ils continuaient à discuter avec leurs fournisseurs.  30% de baisse par rapport à 2008 pour le fer vendu sous contrat c’est trop peu. Cela ne reflète même pas les cours du marché spot font remarquer les Chinois. Ils espèrent obtenir une baisse de 40 à 45% de la part de leur fournisseur brésilien et anglo-australien.

 

Avec une industrie sidérurgique qui fournit la moitié de la production mondiale, leur pouvoir n’est pas négligeable face aux trois grands  producteurs de fer mais plusieurs éléments affaiblissent leur position. D’abord l'évolution de leur production d'acier. Elle s’est effondrée au Japon et aux Etats-Unis -de l’ordre de 40% à 50% pour le mois d'avril. Mais elle continue à progresser en Chine, ce qui tend à démontrer que les besoins en fer de l’empire du milieu sont loin de s’évaporer.

 

Deuxième élément jouant en défaveur de la Chine: le bond récent de ses importations de fer. Avec la chute des cours sur le marché spot, c’est-à-dire pour les achats spontanés non régis par contrat, de nombreuses mines chinoises ont fermé. L’extraction de fer domestique aurait diminué de moitié, obligeant Pékin à importer plus qu’à l’accoutumée. Avec un profil aussi dynamique, les sidérurgistes chinois auront bien du mal à convaincre leurs fournisseurs de faire un effort supplémentaire sur le prix du fer.