La gomme arabique, un rempart contre le désert

 

 

Quel rapport entre le yaourt Activia de Danone et la lutte contre l’avancée du désert au Sahel? réponse : le Projet Acacia, une opération menée par l’ONG SOS Sahel avec des industriels impliqués dans la filière de la gomme arabique pour préserver l'Acacia, à la source de la précieuse sève présente dans la composition du yaourt.

 

Les adeptes des probiotiques qui se soignent en dégustant les yaourts Activia de Danone, ne se doutent pas encore qu'ils vont bientôt contribuer indirectement à l’amélioration des conditions de vie dans l’Afrique Sahélienne, et pourquoi pas au recul du désert. Sous l’impulsion de l’ONG SOS Sahel, le fabricant de produits laitiers associé à Colloïdes Naturels International, le plus grand négociant au monde de gomme d’acacia et fournisseur du groupe agro-alimentaire, vont abonder un fond destiné à financer des projets de développements dans les régions productrices de gomme. Pour chaque kilo acheté, Danone versera sa contribution et CNI la sienne. Pour cette année le fonds devrait lever 300 000 euros, les deux tiers provenant du groupe agro-alimentaire.

L’acacia, un puits dans le désert

L’Acacia est un arbre répandu dans toute l’Afrique sahélienne. Le projet est développé sur deux sites pilotes, au Cameroun, un pays mineur sur ce marché, et au Tchad, le premier exportateur de gomme sayal, la variété utilisée par Danone. La plupart des gommeraies ont essaimé de façon naturelle. La gomme arabique est consommée depuis des siècles en médecine traditionnelle. C’est encore pour la pharmacopée que les Indiens en importent chaque année des dizaines de milliers de tonnes via le Nigeria. Pour les populations locales la cueillette est une source de revenu complémentaire appréciée pendant la période sèche. Le Camerounais Ali Abba venu à Paris pour la présentation à la presse de l'initiative en parle en connaisance de cause. 

Ali Abba, de la commune de Wasa dans le nord Cameroun, l’un des sites pilote du Projet Acacia évoque la filière et l'impact du projet.  

Il a été l'un des promoteurs de l'interprofession de sa région.

 

 

 

 

Le commerce de la gomme est une activité à haut risque. Pour les cueilleuses qui se perdent parfois en chemin. En raison de la concurrence du bois qui menace directement la filière en supprimant le gisement de cette matière première explique Ali au micro de RFI. 

L’amélioration de la gestion de l’eau  et du bois font partie des objectifs du projet Acacia.

La préservation de l'arbre est aussi un filet contre l'avancée du désert à l'échelle de toute la région nous explique Stéphane Dondain, le directeur général de CNI, Colloïdes Naturels International. 

Stéphane Dondain de CNI:

 

Les intentions écolos du Projet Acacia ne sont pas dénuées d’intérêt économique pour les industriels qui le financent.

des intentions ... aux intérêts

Pour CNI présent depuis un siècle en Afrique sahélienne la démarche du développement n’est pas nouvelle. Construire des puits pour fixer les populations susceptibles de récolter la sève fait partie de sa stratégie depuis belle lurette.  Ses concurrents sont dans le même état d’esprit. En témoigne l’opération Green Desert menée au Soudan, le premier pays exportateur de gomme Sénégal. Pour les acteurs de  la filière, le but recherché est de diversifier au maximum les zones de production pour se prémunir d'une pénurie de gomme dont la récolte est aléatoire. Qu’un consommateur final s'implique est en revanche inhabituel selon Olivier Houalla de CNI. Cela donne des moyens financiers et un élan médiatique à une filière pas très connue du grand public. Franck Riboud, le PDG de Danone espère bien faire des émules.

Franck Riboud, PDG de Danone:

Pour en savoir plus:
 

sur l'opération Acacia:
- le site de SOS-Sahel: www.sossahel.org
- le blog édité par Danone:  www.lespiedssurterre.danone.com
- le site de CNI:  www.aidgum.com
 
sur le marché de la gomme arabique:
- chronique diffusée sur RFI le 24 juin 2009.

 

 

 

 

 

2 Comments

commentaire sur le commentateur: l'avis de Patrice Dufour est celui d'un expert du développement, cet ancien de la Banque Mondiale a fondé une société spécialisée dans l'évaluation de l'impact de l'aide. pour en savoir plus sur son action: www.aidimpact.com

Une initiative gagnant-gagnant très bien résumée dans une chronique qui allie efficacement l'écrit et l'oral! mettons les préjugés de côtés pour multiplier ces partenariats entre entreprises et ONG qui apportent un mieux vivre aux populations et une bouffée d'oxygène à notre planète qui s'essouffle...