Plysorol, l’un des leaders européens du contreplaqué placé en redressement judiciaire depuis 5 mois est repris par le groupe chinois Shangdong Longscheng Import associé à Honest-Timber, une autre société chinoise basée au Gabon. Le tribunal de commerce de Lisieux a tranché aujourd’hui.
L’affaire fait grand bruit dans le milieu des bois tropicaux. Chassés du marché du contre-plaqué chinois par les clauses anti-dumping mises en place par Bruxelles, les Chinois ne vont-ils pas utiliser Plysorol comme cheval de Troie pour revenir avec une couverture respectable ? Pour les salariés du groupe (500 en France et autant dans les filiales gabonaises Leroy et Pogab) l’essentiel est ailleurs : le repreneur garantit le maintien de tous les emplois pour les trois prochaines années. Une promesse qui n’a pas de prix au moment où les sociétés procèdent à des plans de licenciement à la moindre difficulté. L’autre candidat, le libanais John Bitar, prévoyait initialement de supprimer plusieurs dizaines d’emplois. Comment les Chinois peuvent-ils donner une telle assurance alors que la société qu’ils récupèrent est dans un état financier pitoyable, avec des pertes estimées à plus de un million d’euros par mois ? Peut-être parce que les charges salariales ne sont pas le plus lourd fardeau de Plysorol suggèrent des sources proches du dossier. Son talon d’Achille, ce sont plutôt les coûts d’approvisionnement. Les coûts du bois livré par sa filiale gabonaise. C’est ici qu’intervient Honest-Timber. Le partenaire de Longsheng basé au Gabon dispose d’un quota d’exportation comparable à celui de Leroy. Les deux exploitants pourraient unir leurs forces pour fournir au mieux (en qualité et en prix) les usines françaises. Pour le moment Honest-Timber n’est pas en mesure de fournir du bois certifié durable, c’est pourtant une exigence de plus en plus répandue sur le marché européen. Quant à la filiale gabonaise de Plysorol, elle est sur la voie de l’aménagement durable depuis qu’elle a obtenu le certificat OLB (Origine et Légalité des Bois). Les repreneurs chinois se sont engagés à relancer le processus amorcé. Reste à savoir s’ils tiendront leur parole et si la concession de Honest-Timber sera également concernée. Réponse dans quelques mois. En attendant les affaires reprennent. Un directeur d’origine malaisienne qui travaille avec Longsheng depuis des années doit arriver demain mercredi à Lisieux.
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L'affaire Plysorol témoigne une fois de plus de la force de la percée chinoise dans la filière-bois en Afrique et maintenant en France. Mais en même temps il faut reconnaître l'efficacité de la stratégie de reprise qui était basée sur l'absence de licencement, ce qui a suscité l'adhésion des salariés en cette période de crise. Cependant, sur le plan environnemental beaucoup reste à faire et aussi sincères qu'apparaissent les délcarations du groupe chinois, n'oublions pas que la sincérité n'est pas une garantie de vérité.