140% de hausse en un an, décidément le cuivre est bien le champion des métaux de base ! On en connaît les raisons : la forte demande chinoise depuis l'été, motivée par le plan de relance de Pékin ; le Bureau de réserve chinois, à lui seul, a fait l'acquisition de 235 000 tonnes en un an...

La semaine dernière n’a fait qu’accroître cette ébullition du métal rouge : d’une part, les bons chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis ont rassuré sur la vigueur de la reprise - et donc sur les besoins en cuivre du bâtiment ou de l’électronique. Surtout, la grève des mines chiliennes de Minasur et de Chuquicamata fait peser la menace d’une baisse de l’approvisionnement : ces deux gisements à ciel ouvert fournissent 555 000 tonnes de cuivre par an, soit 4% de la production mondiale.

Les mineurs demandent à leur employeur, l’entreprise d’Etat Codelco une hausse de plus de 5% de leurs salaires, conforme à celle de leurs collègues des mines privées. Le conflit pourrait s’envenimer s’il n’était pas réglé avant le deuxième tour de l’élection présidentielle, d’autant que le candidat favori, Sebastian Piñera a projeté de céder 20% du capital de l’entreprise d’Etat s’il est élu. La durée de cette grève aura son influence sur les cours, sans doute au moins tout le mois de janvier. Au-delà, les fondamentaux devraient reprendre leurs droits et calmer les prix.

La demande est déjà en train de s’essouffler : les consommateurs boudent le cuivre au prix spot au comptant, trop cher. D’autant que les stocks de cuivre déjà constitués sont immenses : ceux du London Metal Exchange frôlent les 500 000 tonnes (ils ont augmenté de moitié en un an et ont doublé depuis de mois de juillet), quant aux stocks de Shangaï, ils ont été multipliés par cinq. Cela pèsera fatalement sur les cours du cuivre en 2010 avant une probable remontée en flèche à partir de 2011, si la reprise bat son plein.