Le plomb, la mortelle ascension

Sur le marché de Londres, le plomb s'envole. Hier le métal mou valait plus de 2100 dollars la tonne. La contamination au plomb qui menace la santé des enfants chinois a entrainé la fermeture de nombreuses fonderies, d'où la hausse des cours...

 
La contamination au plomb de deux mille petits chinois, a d’abord été une affaire interne. Au début du mois, quand les parents réalisent que leurs enfants souffrent de la pollution des fonderies qui prolifèrent dans leur voisinage, ils manifestent violemment leur colère. Deux villages sont concernés, dans le nord et le centre du pays. Pour ramener le calme, les autorités ont fait subir aux enfants  une série d'examens avant de les faire soigner à l’hôpital.
 
Cette information a laissé le marché de marbre. Jusqu’à ce que la menace d’une suspension des installations non conformes à la réglementation environnementale commence à circuler, à la fin de la semaine dernière. Au moins trois fonderies ont déjà fermé, privant la Chine, le premier producteur et consommateur au monde de plomb d’une capacité de production de 6%. Le plomb est indispensable à la fabrication des batteries dont la Chine est devenue le champion industriel. Suite à ces annonces, le cours du plomb s'est envolé. Lundi à Londres il a dépassé lundi la barre des 2000 dollars, se bonifiant de 9% en une seule séance. On a appris hier que les autorités locales procèdent maintenant au contrôle des fonderies dans deux autres provinces.
 
Pékin a renouvelé il y a deux ans le cadre législatif du raffinage du plomb pour l’adapter aux exigences sanitaires et environnementales. Sans grand résultat jusqu’à maintenant. 40% seulement des capacités de production seraient conformes aux nouveaux standards. Ces dix dernières années ces usines polluantes, devenues indésirables dans les régions les plus riches, ont déménagé vers des contrées reculées où n’importe quel investissement est bienvenu. Les mesures de vérification en cours vont sans doute contraindre la Chine à recourir à l’importation pendant quelques semaines mais tant que le grand ménage ne sera pas décrété au niveau de Pékin, il y a fort à parier que les installations controversées seront rapidement réactivées. Pour fournir des batteries aux vélos électriques et aux voitures de la classe moyenne chinoise.