Le pétrole en hausse

La marmite des matières premières continue à chauffer... grâce au pétrole. Il est resté haussier ces dernières semaines, pour atteindre vendredi son plus haut niveau de l'année. 

Sur les marchés de matières premières, le pétrole donne le ton de la rentrée. Haussier! Vendredi à New York le brut a frôlé les 75 dollars le baril. Il a terminé la semaine légèrement en dessous, mais tout de même à son plus haut niveau depuis le mois d’octobre. Ce lundi à l'ouverture à New York, les cours continuent à grimper.

L’année dernière à la même époque le pétrole commençait à plonger. C’était le grand saut dans le vide créé par la crise bancaire. Le pétrole valait alors plus de 110 dollars. On est loin de cette jauge à trois chiffres, toutefois, le pétrole maintient le cap de la hausse depuis la mi-juillet. Cette dynamique a quelque chose d’assez ordinaire à cette période de l’année : c’est la rentrée, les industriels reviennent aux achats. Et puis dans l’hémisphère nord, on recommence à stocker pour chauffer les maisons dans les prochains mois.

Mais le phénomène n’est pas seulement saisonnier. Ceux qui scrutent les marchés depuis des mois pour déceler les signes de reprise voient dans ce plus haut de l’année réalisé par le pétrole la petite lumière confirmant que le bout du tunnel est proche. Dès la mi-juillet, plusieurs banques d’investissement promettaient une nouvelle flambée des cours. Goldman Sachs, le grand acteur de la frénésie haussière du pétrole en 2008, prévient des risques de pénurie pour certains produits, métaux ou denrées agricoles. La Deutsche Bank annonce un nouveau cycle haussier de 24 mois. Des prévisions qui servent d’abord ceux qui les diffusent, c’est-à-dire les établissements très impliqués sur les marchés à terme.

Mais l’administration américaine a montré la semaine dernière sa détermination à juguler les l’exubérance des marchés provoquée par ces acteurs opportunistes. Jeudi le gendarme des marchés américains a annoncé un programme de coopération renforcée avec son homologue britannique. Les deux organismes de contrôle auront un droit de regard réciproque sur les deux principales places de cotation du pétrole. Le principe de cette concertation était acquis depuis 2006, mais elle n’avait pas été activée jusqu’à maintenant. Les agissements des investisseurs spécialisés dans la haute voltige du marché papier du pétrole seront désormais suivis de très près.