Normalement ces discussions annuelles sont terminées le premier avril. Les Chinois qui ont subi sans broncher des hausses exponentielles ces dernières années entendaient bien profiter de la crise pour obtenir une baisse de 40%. C’est pourquoi les discussions se sont prolongées jusqu’au premier juillet, en vain. Les trois grands fournisseurs ont refusé de céder.

La Chine a beau acheter la moitié du fer exporté à travers le monde, elle n’a pas réussi à devenir le faiseur de prix sur ce marché. Entre temps les Japonais, les Coréens, les Européens ont tous signé les contrats annuels prévoyant une remise d’environ un tiers. Faute de consensus, les sidérurgistes chinois doivent donc se fournir sur le marché spot où les cours sont actuellement plus élevés que ceux obtenus par leurs concurrents. Les Chinois ont peut-être perdu la face dans ce bras de fer qu’ils voulaient tant gagner mais pas encore la partie. D’abord parce qu’un certain nombre d’aciéristes ont signé en catimini des contrats annuels. Ensuite parce que la dynamique du marché spot est en grande partie dominée par leurs agissements.

Premiers importateurs de fer, les Chinois sont aussi producteurs à un coût relativement élevé. C’est pourquoi quand le marché spot a commencé à grimper, beaucoup de leurs mines ont du fermer. Ce qui a surrenchéri les prix puisque les sidérurgistes chinois ont été forcés de se tourner encore plus vers le marché mondial pour couvrir leurs besoins. Mais si les prix continuent à grimper sur le marché spot, les mines chinoises seront à nouveau compétitives, elles vont rouvrir, les importations chinoises vont donc baisser et le prix du spot plongera. Cette configuration du marché permet aux Chinois de limiter les pertes et de continuer à discuter avec leurs fournisseurs, un accord prédisent les experts devrait être trouvé avant la fin du mois.