Premiers producteurs au monde, ils fournissent plus de la moitié des exportations. Mercredi ils sont descendus jusqu’à la limite basse autorisée. Le contrat septembre a perdu 30 cents en une séance. Hier la dégringolade s’est poursuivie. Le contrat décembre est passé de plus de 4 dollars le boisseau la semaine dernière à 3,60 ce jeudi.

Les paris des traders de Chicago ont été déjoués par le bon sens des fermiers américains. Le pari était le suivant : cette année les céréaliers américains délaisseront leur culture favorite parce qu’avec la baisse du pétrole, la demande de la filière éthanol s’affaisse et puis parce que le marché du soja est plus prometteur. La demande en oléagineux est très forte cette année, notamment de la part de la Chine alors que l’offre des grands exportateurs sud américains - Argentine et Brésil- est en baisse à cause de la sécheresse.

Mais cette belle construction s’est effondrée. Non seulement les fermiers américains ont semé plus de maïs que prévu au printemps, mais surtout encore plus qu’en 2008. Pour la deuxième fois en soixante ans, les surfaces plantées en maïs dépassent les 87 millions d’hectares. Les fermiers ont sans doute déjà vendu une partie de leur prochaine récolte sur le marché à terme au printemps, quand les cours offraient une rentabilité suffisante pour privilégier cette culture.

La météo décidera de la suite des évènements. Si la chaleur persiste en Europe en juillet, une dizaine de millions de tonnes pourrait faire défaut, c’est-à-dire bien assez pour faire bondir les cours, mais les Américains ont encore d'autres cartes dans leur jeu. 85% de leurs semis ont été réalisés cette année avec des semences OGM, cela signifie que même en cultivant les terres peu fertiles, ils pourraient très bien étonner le monde entier par l'abondance de leur récolte.