Charité bien ordonnée …, et fort mal appliquée !

L’aide alimentaire est plus efficace et meilleure marché lorsque les denrées sont achetées à proximité des populations ciblées découvre l'administration américaine.

 

C’est la conclusion d’une étude présentée la semaine dernière au Congrès et menée par le GAO –Government Accountability Office, une sorte de cour des comptes version américaine.  Les actions du Programme Alimentaire Mondial ont été passées au crible pour établir ce constat. Exemple donné: entre 2001 et 2008 l’aide destinée à des ressortissants africains achetée sur le continent a coûté 34% de moins que si elle avait été importée des Etats-Unis. Moins cher et plus réactive : il faut moins d’un mois pour la distribuer aux personnes en souffrance tandis que lorsqu’elle vient d’outre-Atlantique le délai moyen est de 147 jours, plus de quatre mois !

 

On se réjouit de voir que l’administration américaine reconnaît avec une étude poussée ce qui relève du bon sens pour un certain nombre de donateurs. Notamment pour ceux qui privilégient les dons sonnants et trébuchants. C’est loin d’être le cas des Américains, la majeure partie de l’aide qu’ils dispensent est achetée auprès des fermiers américains et acheminés par des bateaux… américains. Charité bien ordonnée commence par soi même d’après la sagesse populaire.

 

Bien sûr rien n’est simple dans le délicat exercice de la générosité publique. Le GAO met en garde contre les risques d’inflation et de pénurie que sont susceptibles de provoquer une commande importante et payée à bon prix. En 2007 le Malawi s’était retrouvé à court de céréales pour avoir exporté du maïs au Zimbabwe et vendu un peu vite une récolte prometteuse … au PAM !

 

Cette étude de l’administration américaine arrive à point nommé : le PAM a déjà prévenu que le nombre de personnes souffrant de la faim continue à augmenter, on devrait dépasser cette année le milliard d’individus concernés.