Sucré salé : les cours au plus haut depuis trois ans

 Le cours du sucre a retrouvé cette semaine son plus haut niveau depuis…. 3 ans ! L’Inde, le premier consommateur au monde de sucre, a joué une fois encore un rôle clé sur ce marché.

Cette chronique a été diffusée sur RFI. cliquez sur le mot suivant pour l'écouter: version audio.

 

 

 Les Indiens aiment le sucre, ils en mettent à toutes les sauces dans leur cuisine mais ils ont le plus grand mal à  en produire suffisamment pour couvrir leurs besoins. La production de canne est extrêmement variable d’une année à l’autre, ce qui fait régulièrement chavirer le pays du statut d’exportateur à celui d’importateur net.

 

Dans le premier cas de figure, le cours du sucre plonge sur le marché mondial, dans le deuxième, il s’envole, c’est ce qui se passe depuis le début de l’année. La production indienne devrait chuter de 26 à 14 millions de tonnes. Ce mardi ce qui a propulsé le cours du sucre brut à son plus haut niveau depuis trois ans -16,5 cents la livre à New York, c’est en partie une nouvelle évaluation des besoins d’importation de l’Inde, estimés à 3 millions de tonnes. Et surtout une décision controversée prise par les autorités indiennes pour tenter de maîtriser la hausse des prix sur le marché local.

 

Pour éviter que la spéculation n’enflamme  un marché déjà très tendu, elles ont décidé de suspendre le lancement de nouveaux contrats sur le marché à terme de Mumbay. L’objectif est louable mais le moyen employé inapproprié. Car dès que la nouvelle a été connue, les cours ont fait un bond à New York, c’est-à-dire sur la place de référence pour les importations indiennes. Résultat : la facture sera un peu plus salée pour les Indiens comme pour les autres importateurs de sucre de la planète.

 

Les raffineurs indiens vont payer leur matière premières sans pouvoir ouvrir leurs risque de prix puisque le marché à terme est suspendu. Dans ces conditions ont-ils vraiment intérêt à s’approvisionner ? Le déficit de sucre ne va-t-il pas se traduire par une raréfaction accrue du produit ? L’attitude des autorités indiennes n’est pas vraiment une surprise. L’année dernière ils avaient déjà suspendu plusieurs cotations de produits agricoles de base sans pour autant endiguer l’escalade des prix.