La crise favorable aux métaux précieux

 L’or va-t-il franchir, cette semaine, la barre magique des 1 000 dollars l’once ? Les investisseurs sont aux aguets. Ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’or.

 

Cette chronique a été diffusée sur RFI. Pour l'écouter cliquez sur: version audio.

 

Pour la première fois, depuis 2004, leurs achats ont dépassé en volume ceux des joailliers au cours du premier trimestre 2009. Un tournant fortement lié à la crise. Les clients désertent les bijouteries parce que l’or est devenu trop cher, mais aussi parce qu’ils n’ont plus les moyens d’assumer ce type de dépenses. Et puis les bijoutiers subissent la concurrence des ventes des particuliers contraints de se séparer de leurs parures pour faire face aux difficultés économiques. C’est pourquoi, pendant ces trois derniers mois, la demande de la bijouterie a diminué de 30% tandis que celle des investisseurs augmentait de 38%.

Va-t-on donc à nouveau franchir la ligne des 1 000 dollars comme cela s’est produit en février 2009 ? La voie semble ouverte depuis que l’once a dépassé le seuil des 960 dollars le 22 mai 2009. Reste à savoir si le marché y parviendra et s’il pourra s’y maintenir.

L’attrait des investisseurs pour l’or repose en grande partie sur la crainte de l’hyperinflation. Il est vrai que le recours massif à l’endettement public pour sauver les banques et les industries les plus fragiles entretient la peur d’un retour d’une hausse galopante des prix. Mais, pour l’instant, l’inflation est surtout un sujet de discussion entre économistes et une incantation pour les promoteurs des ETF, ces instruments financiers qui permettent de spéculer sur le marché de l'or physique. Mais pas encore une réalité concrète.

Dans l'ombre du métal jaune, le métal gris, l'argent profite lui aussi de l'engouement des investisseurs. Son cours a explosé depuis le début de l'année 2009. L'once valait près de 15 dollars, le 22 mai 2009, son plus haut niveau depuis neuf mois. Longtemps porté par la dynamique de l'or, l'argent a rudement souffert de la crise en raison de sa vocation industrielle, il a donc encore une bonne marge de progression devant lui.