Les marchés pétroliers happés par Wall Street
Cette semaine les marchés pétroliers ont encore donné du fil à retordre aux analystes. Ils évoluent sans tenir compte de l'évolution réelle des échanges.
L’image envoyée par les marchés pétroliers est brouillée. Mardi le brut a dépassé la ligne des 60 dollars le baril pour la première fois depuis six mois. Comme si la consommation reprenait. Comme si la crise était vraiment derrière nous. Certes les importations chinoises du mois d’avril ont augmenté par rapport à celles d’avril 2008. Certes le lendemain, pour la première fois depuis deux mois, on apprenait que le niveau des stocks de brut disponibles aux Etats-Unis avait baissé au cours des 7 derniers jours.
Mais cela ne signifie pas encore que la demande américaine se réveille. Ce sont tout simplement les importations américaines de brut qui ont baissé, et non la demande qui a augmenté. D’où le repli des stocks. L’Agence Internationale à l’Energie est d’ailleurs pessimiste sur la consommation américaine. Elle reprendra moins vite que ne l’avait prévu initialement l’agence. Idem pour
Dans leur rapport mensuel publié hier les experts de l’AIE. ont revu donc une nouvelle fois à la baisse le niveau de la consommation mondiale. Il devrait baisser de 3% en 2009. La plus forte chute jamais observée depuis 1981. L’organe des pays consommateurs tient à peu près le même langage que celui des pays producteurs, qui avaient publié mercredi un rapport allant dans la même direction. Mais les marchés pétroliers ne tiennent pas vraiment compte des messages envoyés par ces autorités. Ils sont rivés aux cours de la bourse et à celui du dollar. Lorsque les actions montent, comme c’était le cas en début de semaine, le pétrole frétille. Lorsqu’elles baissent, le pétrole plonge.
Un phénomène accentué par le rebond du dollar. Chaque fois que le billet vert se raffermit, cela rend les achats plus coûteux pour ceux qui ne vivent pas dans la zone dollar, les cours baissent donc mécaniquement pour s’adapter aux conditions de change. Les marchés pétroliers, comme beaucoup de matières premières, baignent encore dans le jus de la crise financière, la moindre information sur l'économie les influence plus vite et plus fortement que les données sur l'évolution réelle des échanges.
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