Hier à Kuala Lumpur, le contrat juillet pour l’huile de palme brute a retrouvé son plus haut niveau depuis 9 mois. La tonne vaut près de 2800 ringgit, soit 792 dollars. L’effondrement des cours, accéléré par la crise mondiale de l’économie, est une tendance définitivement enterrée. Les cours de l'huile de palme sont remontés de 65% depuis le début de l’année.

Aujourd’hui en Malaisie, le principal producteur avec l'Indonésie, il n’y a plus de raisons de se lamenter sur les stocks pléthoriques dont on ne savait que faire à l’automne : ils ont fondu de moitié. En grande partie grâce aux achats de la Chine, le pays qui achète de l’huile ou des graines oléagineuses partout où la disponibilité existe encore. Soja aux Etats-Unis, huile de palme en Malaisie ou en Indonésie.

A cette tension exercée par la demande s’ajoute maintenant des interrogations sur l’offre. C’est habituellement pendant le second semestre que les palmiers sont les plus productifs. A condition qu’il pleuve. A la veille du début de la principale récolte d'huile, on craint que la perspective d’un temps sec dans les prochaines mois ne réduise les rendements de l’ordre de 5%.

Décidément, le dieu de la pluie boude les grands producteurs d’oléagineux cette année. Depuis plusieurs mois, la sécheresse qui sévit en Argentine anime le marché des huiles en faisant grimper le soja à Chicago, ce qui entraine dans la foulée toutes les autres huiles. Les inquiétudes sur la météo en Asie du sud-est, c’est une nouvelle pression haussière pour le palme d’abord, et par ricochet pour les autres huiles. El nino serait de retour. Le redoutable courant marin en Asie, la sécheresse en Amérique du sud, voilà deux réacteurs qui pourraient propulser le palme et l’ensemble des huiles dans les prochains mois.