Les terres congolaises convoitées par les Sud-Africains

Le Congo Brazza invite les agriculteurs Sud-Africains à exploiter ses terres. Pour une superficie égale à 10 millions d’hectares. L’équivalent de deux fois la Suisse.

 

Selon l’agence Reuters, l’accord devrait être prochainement officialisé en Afrique du Sud. Le gouvernement congolais offre 10 millions d’hectares à l’AgriSA, l’association sud africaine de l’Agriculture. Les farmers de l’Afrique Australe viendraient cultiver du maïs et du soja, mais aussi élever des poules et des vaches.

Cela rappelle l’initiative du Nigeria qui a fait appel aux agriculteurs blancs chassés du Zimbabwe pour relancer son agriculture. Mais la dimension du projet est sans commune mesure.

Si l’accord est signé, il sera historique d’abord par l’ampleur du contrat. 10 millions d’hectares, c’est quatre millions de plus que ce dont disposent à domicile les Sud-Africains. C’est surtout beaucoup plus que tous les accords similaires jamais signés depuis que les pays soucieux de leur souveraineté alimentaire sous-traitent leur agriculture dans des pays mieux lotis sur le plan agricole. La concession offerte par les Malgaches aux sud-coréens de Daewoo était étendue à 1,3 million d’hectares. La Chine qui est sans doute le pays le plus actif en matière de "délocalisation agraire" n'exploite "que" deux millions d'hectares hors de ses frontières. 

Les conditions proposées par le Congo sont attirantes : un bail gratuit de 99 ans et des avantages fiscaux pour les aventuriers prêts à tenter leurs chances sous les tropiques. Plus d’un millier de cultivateurs seraient candidats.

L’identité des protagonistes rend également ce projet original. Jusqu’alors les accords passés pour le contrôle des terres arables émanent d'Etats faiblement pourvus sur le plan agricole, faute de terres, comme la Corée du sud ou d’eau, comme l’Arabie Saoudite. L’Afrique du Sud, en revanche est un grand pays agricole sur le continent.  Le premier producteur africain de maïs qui exporte chez les voisins au gré des récoltes.