Du blé américain pour l’Irak, l’effet Obama

L’Irak achète enfin du blé américain. Hasard du calendrier ? L’annonce a été faite mardi, jour de la visite surprise du président Obama à Bagdad.

Les céréaliers américains n’y croyaient plus. Cela fait plus d’un an qu’ils n’ont pas exporté le moindre grain de blé ver l’Irak. Mardi divine surprise : le cabinet irakien annonce qu’il a retenu une offre américaine pour la livraison de 100 000 tonnes à 238 dollars la tonne FOB, soit 4 dollars de plus que l’offre canadienne retenue pour une livraison de 50 000 tonnes… et 30 dollars de plus que l’offre russe retenue pour 100 000 tonnes également ! Par quel enchantement le blé le plus cher au monde a-t-il trouvé grâce aux yeux des Irakiens ? Sans doute pour ses qualités intrinsèques estiment les plus bienveillants. Mais d’autres remarquent que la publication du résultat de l’appel d’offre clos depuis une semaine a eu lieu le même jour que la visite elle aussi « surprise » du président Obama. C’est un grand classique du marché des céréales : les pays importateurs acceptent des offres pour des motivations parfois plus politiques que commerciales. Les Australiens ont été pendant des années les fournisseurs préférés des Irakiens, jusqu’à ce qu’éclate le scandale pétrole contre nourriture dans lequel était impliqué le bureau australien chargé de l’exportation des céréales. Les Américains s'engouffrent dans le vide laissé par ce concurrent pris les doigts dans la confiture. Le contexte leur est plus que favorable : l’armée américaine quadrille le pays.  Le marché irakien du blé (quatre millions de tonnes importées chaque année) sera la chasse gardée des Américains. Jusqu’à ce que les prix des céréales et du fret s’effondrent. S'approvisionner en blé russe devient l'option la plus économique. Soulagement à Bagdad cela coïncide avec le désengagement de l’US army. Bagdad se sent enfin « libéré » de ses obligations à l’égard de son puissant bienfaiteur. L’avenir nous dira si le contrat annoncé mardi marque le retour durable des Américains. Ou bien s’il ne s’agit que d’un cadeau de bienvenue au président Obama.

1 Comments

Et avec quoi paient-ils ce blé? Je suppose avec du pétrole! On n'entend plus parler du pétrole irakien. Il doit servir à payer les multiples services que leur rendent (ou plutôt ne leur rendent pas étant donnés les multiples scandales qu'il y a et a eu) les américains, sans parler du coût de la guerre!