Le coton africain condamné à évoluer

 

En cinq ans la production africaine de coton a été divisée par deux. Concurrencé par des fibres subventionnées, pénalisé par la faiblesse du dollar, le secteur doit évoluer vers la polyculture prône le sénégalais Ahmed Bachir Diop, le président de l'Association Cotonnière Africaine. 
 
 
 
 
L’humeur était maussade vendredi soir au dîner de l’Association française cotonnière -Afcot, où se retrouve chaque année tous les intervenants du négoce du coton.
 
Concentration du négoce, faiblesse du dollar, et bien sûr une demande en berne en raison de la crise économique, il n’y avait pas de quoi se réjouir. Voire la chronique du lundi 12 octobre.
 
Pour les producteurs africains, la crise globale ne fait que s’additionner à une crise structurelle du secteur. Les sociétés cotonnières sont déficitaires et la production décline régulièrement depuis cinq ans. Comment sortir du marasme en conservant les acquis de la culture du coton ? En passant à la polyculture propose le Sénégalais Ahmed Bachir Diop. Le directeur de la Sodefitex est devenu président de l’Association Cotonnière Africaine (l'ACA regroupe 26 pays cotonniers du continent) en mars dernier.
 
Bachir Diop, l’interview ( nouvelle mise en ligne le mercredi 14 octobre):
 
 
Crédit photo www.ricchy.ch
 

 

4 Comments

je pense que M. Diop a parfaitement raison. Au regard de l'importance du coton pour la plupart des economies en Afrique et meme pour la stabilite politique des Etats, le coton ne doit pas mourir. La diversification tant pronee peut etre une solution a la condition que des debouches surs soient trouves. Pour ma part, je pense que l'ACA a un role tres important a jouer aupres de nos Etats d'abord et ensuite au niveau des gouvernements europeens et americains. Courage a l'ACA pour cette tache qui n'est pas simple.

C'est parce que le coton africain est entre les mains des Etats qu'il n'arrive pas à s'en sortir. Et toutes les associations qui se créent malheureusement se placent sous la même tutelle. Ils ne défendent pas vraiment le cotonculteurs mais suivent la ligne étatique, pour ne pas dire française. Pourtant, le producteur en campagne semble de mon point de vue, très indépendant et profondement raisonnable.

Naba, Burkina Faso

Je pense qu'il faut que l'A.C.A cherche à avoir, pour le moment, un statut d'observateur auprès de l'Union Africaine et des autres regroupements sous-régionaux comme la CEDEAO, l'UEMOA, la SADEC, etc. De même que l'AProCA. je suis fondamentalement convaincu qu'au-delà de la bataille que mènent les sociétés cotonnières et les producteurs pour faire face à la crise, il y a la forte nécessité que les dirigeants africains s'impliquent pour soutenir la filière.

Pas seulement en termes de subventions, mais voir par exemple comment faire pour ressusciter la filière textile qui, bien structurée et conquérante, sera d'un très grand atout au coton africain. Une chose est sûre, quelque soit la crise que peut traverser l'agriculture africaine en général, le coton en particulier, les petites exploitations agricoles vont continuer d'exister, parce que l'Afrique est toujours rurale. C'est la pauvreté qui va augmenter, de même que l'exode rural et l'exode transcontinental. Il en va donc de l'intérêt des états, aussi bien africains que pays développés de soutenir la filière pour lui permettre de nourrir son homme

La crise des filières coton est très dure.... et elle dure ! Pour nous , professionnels africains du coton, ça rafraîchit et encourage d'entendre un discours innovateur sortant des rengaines habituelles qui montre que nous pouvons sortir de l'ornière et que la crise a ceci de positif qu'elle nous somme de trouver des voies nouvelles. A quand la fonctionnalité des commissions techniques de l' A.C.A ? Du courage, Président !