Triste record pour la Chine

 

C’est toujours au fond des mines de charbon de l’empire du milieu que la mortalité est la plus élevée au monde. Et cela malgré les efforts affichés, et en partie réalisés, pour renforcer la sécurité.

(Photo: ZHart)
 

 

 

 
Les mines chinoises sont toujours est de loin les plus meurtrières au monde : chez le premier pays producteur au monde de charbon, 2631 mineurs ont trouvé la mort en 2009, soit une « moyenne » de 7 morts par jour tandis qu’aux Etats-Unis, le deuxième pays producteur de houille, 18 décès sont à déplorer pour toute l’année. L’exploitation du charbon est 146 fois plus mortelle en Chine qu’aux Etats-Unis. Ce sont les chiffres officiels, les victimes non déclarées sont beaucoup plus nombreuses.
 
C’est le versant sombre de l’économie chinoise qui repose à 80% sur le charbon. Pourtant la croissance forcenée de la production de charbon n’a pas entrainé une augmentation mécanique des accidents et du nombre de victimes. C'est même l'inverse qui s'est produit. La production en grimpé en flèche, elle dépasse aujourd’hui les trois milliards de tonnes, trois fois plus qu’en 2002. Pendant ce temps la mortalité a reculé, elle était trois fois supérieure il y a cinq ans, dixit l’article du correspondant de RFI à Pékin Abel Segretin.
 
La volonté affichée par le gouvernement de renforcer la sécurité consiste plutôt à limiter l’insécurité en faisant la chasse aux canards boiteux . C’est-à-dire les dizaines de milliers de mines semi légales ouvertes dans des coins reculés du pays sans aucun contrôle. Ces tombeaux où sont ensevelis 70% des victimes ne fournissent que 35% du charbon extrait en Chine.
 
C’est au nom de la protection des travailleurs et de l’environnement qu’agit le gouvernement. Une intention louable pas dépourvue d’intérêt :  l’efficacité de l’outil de production s'en trouve améliorée. Des centaines de milliers de sites ont été fermés depuis une dizaine d’années, mais il en reste encore des milliers et des milliers. Le gouvernement n’est toujours pas parvenu à l’objectif fixé il y a deux ans: restreindre leur nombre à un maximum de 10 000.
 
A noter que l’arrêt d’un millier de site en 2009 a contribué à la hausse du prix du charbon. Car l'élimination des mines les plus potentiellement meurtrières ont en partie contraint sidérurgistes et électriciens à augmenter leurs importations.
 
En Chine le coût d’une vie se mesure aussi en tonnes de charbon.
 
Pour mieux connaitre la situation des mineurs chinois consultez le blog de Charles Carrard simaosavait .
 
Et pour mieux appréhender le contexte économique mondial de cette activité, jetez un coup d’œil à la chronique sur les négociations entre mineurs et sidérurgistes.

 

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